Il n'y a de vrai bonheur que dans le partage et la joie
Le Zanskar est une région située dans le district du Ladakh, lui-même situé dans l'état du Cachemire à l'extrême nord de l'Inde. Le nom de Zanskar désigne aussi la rivière principale traversant la région. La principale ville de cette région est Padum, qui se situe à presque 3 700 m d'altitude. Toute la région se trouve dans la chaîne himalayenne. Le Zanskar est une partie de l'Inde bien différente du reste du pays puisque très proche du Tibet. Preuve en est le surnom de "Petit Tibet" fréquemment donné à cette région ! Jusqu'en 2020 le Zanskar était totalement isolé en hiver et le seul accès vers le ladakh était le long du fleuve gelé. Depuis 3 routes ont été construites qui petit à petit vont ouvrir le Zanskar et transformer la vie de ses habitants par l'afflux de touristes.
Climat
Durant les mois de juillet/août, la température peut atteindre jusqu'à 30°C en journée à 3 500 m d'altitude et il fait rarement en dessous de 5°C la nuit. En hiver, les températures sont, au contraire, très basses et peuvent atteindre -25°C. Le climat est sec quelle que soit la saison, c'est pourquoi la région n'accumule que très peu de neige. Cependant, la neige tombe en abondance dans les piedmonts himalayens à partir des mois de septembre/octobre, ce qui condamne tous les accès au Zanskar par la route.
Population
Concentrés dans les villes de Leh, Kargil et le long de l’Indus, on compte environ 150.000 habitants au Ladakh dont 10.000 peuplent les vallées du Zanskar, Les Zanskarpas se répartissent en villages isolés, de tailles très inégales comportant de 1 à 25 familles, très majoritairement bouddhistes. A Padum, capitale du Zanskar, les 1500 habitants sont à part égale bouddhistes et musulmans.
Si l’hindi, langue officielle de l’Inde, et l’anglais sont maîtrisés dans les quelques villes du Ladakh et du Zanskar, les habitants des vallées ne parlent que l’ourdou (dialecte indo-iranien) et/ou le ladakhi (tibéto-birman).
La mortalité infantile est toujours élevée, l’espérance de vie moyenne est d’environ 42 ans dans les villages les plus pauvres et les plus isolés.
Mode de vie
Les habitations n’ont ni eau courante, ni électricité. Coupées du reste du Ladakh, pendant les 6 mois d’hiver, les populations du Zanskar exclusivement rurales, vivent en autarcie. Elles profitent des 3 mois favorables aux cultures de l'orge, des petits pois et du blé, pour engranger ce qui sera nécessaire à leur survie pendant le long hiver. Seules quelques familles possèdent des animaux (yak, dzo, moutons et chèvres) Les yaks sont une précieuse ressource. Ils fournissent lait, fromage, peaux, et bouses, qui, soigneusement ramassées et séchées, servent de combustible de chauffage.
A cette altitude le travail de la terre non mécanisé exige le port de lourdes charges avec, comme conséquence, un vieillissement prématuré et de fréquentes pathologies musculosquelettiques.
Le manque d’hygiène, les carences vitaminiques et la promiscuité de l'habitat et des animaux sont les principales sources des problèmes de santé.
En été, les femmes zanskaris vivent loin des villages avec le bétail. Cette transhumance est similaire à celle qui se pratique dans les Alpes où les animaux sont envoyés dans les estives.
Aujourd’hui les familles ont bien compris l’importance de l’école et les enfants quittent les villages pour rejoindre les internats des écoles encore limitées aux villes les plus importantes.
En été les enfants ne participent plus aux travaux des champs et les parents parfois âgés doivent assurer les moissons portant des charges de l’ordre de 40KG plusieurs fois par jour pendant plusieurs semaines ce qui entraîne à terme des pathologies lourdes.
Traditions
la tradition régule les propriétés et régit le système social. À moins d’être riche ou de vivre dans une grande ville, rares sont celles et ceux qui peuvent réellement décider de leur avenir. Au Ladakh, l'aînée de la famille devra se marier, avoir des enfants, six en moyenne, s'occuper de la maison et travailler aux champs. Même si l'école publique est accessible autant pour les filles que pour les garçons, l'enseignement scolaire s'arrête là où la tradition familiale commence. La seconde sera nonne, et la troisième, « dévouée » à la famille, s'occupera de ses parents vieillissants. Pour les garçons même parcours, l’aîné aura les terres, le second sera moine et le dernier vivra aux dépens des autres.